Ain-Kial

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Nom du Village pendant 
la présence française
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Aïn-Kial (Aïn Khial)
Nom actuel après 1962 : Aïn Kihal

Situation en Algérie :

Située dans l'Ouest Algérien au piémont du djebel Gueriane (Volcan éteint), à 14 Km au Sud Sud-Ouest d'Aïn Temouchent sur la N 2 en direction de Tlemcen au pied du Djebel Sebaa-Chioukh.

Lat (DMS) 35° 12' 17N
Long (DMS)1° 11' 51W
Altitude (493 mètres)

Date de création du Village
et origine du nom

Créée en 1855, Aïn Khial (la source noire) devint une commune de plein exercice en 1887 (Code insee avant l'independance : 92113).
Le village faisait partie de l'Arrondissement d'Ain Temouchent au sein du département d'Oran.

 

Plan du projet initial de création du village
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Le recensement de 1891 (1) dénombre 3371 habitants , dont 535 habitants agglomérés et 494 français. Avec ses annexes, El-Bridj (hameau), Sidi-ben-Hamou, et Guiard (Aïn-Tobia) village de 240 habitants dont 169 français.

La mairie :

Le Maire :
- de 19xx à 1943 : Alfred Alberge
- de 1943 à 1962 : Henri Charbonnier Le premier mariage qu’il a célébré a été celui de Mr Karsenty et Melle Dahan ; à cette occasion il a offert un sujet en bronze, dont Paula Karsenty (aujourd’hui Mme Leroy) a hérité.

Le Secrétaire Général de Mairie :
- de 19xx à 1947 : Jean Pierre Kieffer
- de 1947 à 1962 : Raymond Guyon

 

Le jardin public
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Une rue d'Aïn Kial
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Les Chaouches :
- de 19xx à 19xx : Mohamed Bel Hadj (parti en longue maladie cause tuberculose) et Mr… (surnommé « Conejo »), les deux étant les neveux de Fatima et Bouadjar Benamar
- de 1945 à 1962 : Ali Benahmed

Les Gardes champêtres :
- de 19xx à 1962 : Benahmed Kouider (le Caïd)
- de 19xx à 1945 : Mr Bernabé
- de 1945 à 1947 : E. Gonzales
- de 1945 à 1949 : Mr Reyne
- de 1945 à 1962 : Tahar Berrabah Abdelkader
- de 1945 à 1958 : Hilaire Delvescovo
- de 19xx à 19xx : Nino …
- de 1950 à 1962 : Mr Perez

 

 

Les Employés aux écritures et comptabilité de la Mairie :
- de 1930 à 1933 : Lucie Martinez
- de1933 à 1952 : Yvette Kieffer (épouse Guyon), d’abord comme employée aux écritures de 1933 à 1936 (en remplacement de Lucie Martinez, devenue institutrice), puis de 1936 à 1952, comme commis d’ordre et comptabilité d’une part, et infirmière, responsable du dispensaire (sous l’autorité du Dr Bourrel) d’autre part.
- de 1943 à 1962 : Antoine Martinez
- de 1952 à 1962 : Yvon Mestre, Rosine Benguigui et Rosette Cerdan

Les Cantonniers :
- de 1944 à 1962 : Kouider Kbhani
- de 1944 à 1952 : Kouider Mimoun
- de 1944 à 1952 : Antonio Martines
- de 19xx à 19xx : Mr Cachalou, Mr Mestre (dont la femme s’appelait Adélaïde)
- de 19xx à 19xx : Mr Anton
A partir de 1952 et jusqu’à 1962, le ramassage des ordures ménagères était assuré par deux camions conduits par René Garably et Mr Benamara

Les Veilleurs de Nuit du village :
Mr Papin, Mr Lopez, Mr Moya
Ils avaient fonction de parcourir le village de long en large toute la nuit afin de veiller à sa sûreté et ils pointaient avec un disque rond toutes les heures sur un appareil installé sur le mur de la vieille mairie et un autre sur le mur de Carmona à l’autre bout du village.

Les Jardiniers :
- de 19xx à 1957 : Yamine Boudjemaï. Il fut jardinier de la nouvelle mairie jusqu’à ce qu’il parte définitivement en France.

L'Eglise

L'édification de l'église fut prévue dès l'élaboration des premiers plans de la commune. Toutefois, une entente cordiale existait entre les ministres des trois cultes judéo-chrétiens.

Petite anecdote : dès le printemps, une cigogne perchée en haut du clocher baptisait les paroissiens le dimanche, qui se retrouvaient malgré eux au lavoir (sous les peupliers à deux pas derrière l’église) pour réparer l’injure faite aux capelines et foulards.

Pour la galette des rois dans les années 50, les jeunes du Catéchisme étaient réunis chez Mme Bardoux, le rituel était que l’un de nous se mettent sous la table au moment de tirer la fève ; s’en suivaient de grandes parties de rires.

Les Curés successifs de la Paroisse de 1930 à 1960 furent l'Abbé Dany, puis l'Abbé Navarro. Ce dernier prit ses fonctions à son retour de la IIe guerre mondiale. L’Abbé Briès fut le dernier curé en 1963. Il partit à Oran en 1965 à l’Eglise Saint Eugène jusqu’en 2004. Il est mort en France en mi 2005.
Le dernier Rabbin du village s’appelait Mr Bénichou, il venait d’Aïn el Arba pour les fêtes juives ou encore pour faire l’abattage "kasher". Isaac Garably le suppléait pour les prières.
Le Mufti (j'ai oublié son nom) était un homme bon et intègre. Outre ses fonctions, il donnait des leçons coraniques dans la mosquée.
Sur la route de Guiard (en face de l’Usine de Crin) se trouvait le Marabout Sidi Mohamed où gamines nous nous arrêtions - sans distinction de religion - pour mettre une bougie; en prenant soin d’enlever nos chaussures. Ainsi pensions-nous être protégées pour aller vers le cimetière catholique qui était isolé à proximité du village de tentes des caravaniers, en contrebas du djebel Gueriane.

 

L'église et la Poste
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Les Services publics :

* Les P.T.T. (Poste, Télégraphe, Téléphone)

Le bâtiment voisin de l'église, abritait un service actif et efficace, même pendant la guerre d'Algérie où les employés venaient travailler casque sur la tête et protégés par les militaires

Receveurs des PTT successifs :
- de 1920 à 1942 :
Mr Blanc
- de 1942 à 1960
: Mme Bachelat, Mr Nassica, Mme Fromentin, Mr Lalagüe, Mr Serrano, Mr Lamaison, Mr Amouyal

Facteurs de 1930 à 1960
Mr Sadia Benguigui , Mr François Mestre, Mr F. Canisarès, Mr Benamar Tahar – Berrabah (à l’indépendance il a dû prendre la relève de la poste ; étant seul il a pris les fonctions de receveur en restant facteur et ce pendant un an et demi. Ensuite il est devenu receveur des postes à Aoubellil où il résidait jusqu’à son décès au début de 2006).

Le service au guichet était assuré avant 1942 par Mme Blanc et plus tard, par Mme Amouyal, Mme Fernande Annouiller, Melle Line Guyon.

* Les Ponts et chaussées : Joseph Martinez, Mr Navarro

* Le Pont Bascule :
Il servait pour la pesée des camions transportant de l’alcool, passage obligatoire pour la régie (paiement de l’octroi). De chaque côté, les magnifiques eucalyptus centenaires mugissaient si fort les nuits de vent, et les jours d’orage, qu’ils vous donnaient des frissons d’effroi.

 

L'Ecole :

Le groupe scolaire abritait de chaque côté de son bâtiment, l'école des filles et l'école des garçons, de toutes origines.

Directeurs d’école (successifs) de filles et de garçons de 1930 à 1962
Mr et Mme Brial, Mr et Mme Navarro,Mme Roux, Mr Portero, Melle Mady Bensoussan, devenue en 1958 Mme Kemoun (directrice de 1956 à 1962), Mr Kemoun Roland (directeur de 1956 à 1958), Mr Raoul Koubi (de1959 à 1962).

Institutrices et instituteurs
Melle Lucie Martinez (épouse Kieffer), Mr Dubois, Melle Ayache, Melle Touati, Melle Aïcha X, Paula Karsenty, Mr Roux (qui pour punir les enfants, les soulevait par les deux oreilles), Melle Gaby Dahan (années 50), Mr Partouche, Charles Illouz (entre 1960 et 1962). Mr Roland Kemoun (de 1959 à 1962) : de par les évènements d'Algérie il a successivement été instituteur, puis directeur, puis instituteur....

L'école
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la classe des filles du village en 1950

Commerces et activités économiques :

Les Hanouts étaient au nombre de quatre : celui de Mr Dérouich, celui des fils de Kouider Benamar, celui de Znagui ... et celui Mr Derbal Boumédine.
Les Epiceries étaient au nombre de six : celle de la famille Benguigui, d'Edmond et Jacky Lévy, d'Isaac et Alice Garably, de Moïse Dahan, de Mme Chiche, et le grand bazar de Léon Ayache où l’on trouvait encore plus de choses que dans les Hanouts.

Deux Boulangeries (celle de Mr et Mme Demaya et celle de Mr et Mme Henry Mestre) répandaient leur chaude odeur de pain sur tout le village.
anecdote les habitants portaient leurs plaques de gâteaux à cuire aux fours de ces boulangers, dont à Pâques les traditionnelles "mounas" et même parfois au moment des fêtes, de grosses pièces de viande. Nos boulangers ne chômaient pas !

Le village comptait deux Boucheries Kasher (celle de René et Léon Karsenty et celle de Maurice Benguigui) et deux Boucheries Hallal
Pour l’anecdote : en sortant de l’école, les enfants faisaient la course pour arriver les premiers et demander les osselets aux bouchers ; dès leur retour à la maison, ils se dépêchaient de les peindre afin qu’ils soient facilement identifiables lors d'interminables concours.

Charcutiers (et éleveurs de cochons) : Mr et Mme Espuche

L’abattoir municipal se trouvait au bas du village en face d'une fontaine où l'eau j'aillissait de la bouche d'une tête de lion, sur la berge de l'oued, à droite en prenant la route d’Aïn-Témouchent et en face de chez Carmona, notre garagiste (ce dernier se situait à gauche de l'oued),

Moulin à Blé et à Grains : entre 1920 et 1942 : Famille Martinez (Marie, Antoinette, Aurélie, Antoine, Michel). Puis vint Mr Vidal et sa famille ; ils ont vendu vers 1950 à la famille Aguière
Cave à vin : Etienne et Alfred Alberge

Garagiste et Mécanicien : Mr Carmona

Magasin de Cycles et Réparations : Mr Bouadjar
Taxis : Mrs Derouich, Kouider (le frère de Derouich), Boumediene … (il transportait notre curé pour l’office dominical à Guiard et Demalherbe)

Couturière et dentellière : Melle Rentero (devenue Mme Schmitt), puis Melle Schmitt (devenue Mme Kieffer)
Couturière et repasseuse ( à domicile) : Mme Quessada
Couturière : Renée Dahan
Repasseuse : Fatima Benamar

Bourrelier : Mr Ponsenard (en direction de Tlemcen) ; Mr Ephraïm Benguigui, dans la rue qui montait vers l’église procurait aux enfants le cuir pour fabriquer les lances pierres, autrement appelés des « stacs ».
Charron : Mr Ramirez, Mr Demaya
Maréchal Ferrant et Forgeron
: Mrs Auguste Mestre, Salesses (en direction d'Aïn Temouchent) et Cerdan (en allant vers Sidi Bel Abbes). Il y avait aussi Mr Bénichou dont la forge se situait à la sortie du village sur la route de Pont de L’isser, juste en face de la maison de Mr et Mme Bardoux.
Entreprise de Maçonnerie : Famille Espuche père et fils (sauf Martin qui était militaire), Mr Dias (jusqu'en 1956)
Usine de Crin : familles Dahan (en allant sur la route de Guiard)

Hammam (ou Bains Maures) : Mme Espuche
Coiffeur : Jean Espuche
Il y avait aussi deux coiffeurs indigènes qui venaient les jours de marché : ils rasaient surtout beaucoup de crânes et faisait des saignées.

Nous avions deux Cafés Européens (celui de la famille Benayoun tenue en gérance par Rolande Ayache, et celui d'Eugène Gonzales), et deux Cafés Maures.

Dans la rue du café Gonzales, il y avait une salle qui servait entre-autre de projection pour les films. Le cinéma ambulant allait d’un village à un autre, dont le nôtre.

Nous avions notre fanfare, avec comme Chef de Musique, Mr Barnabé. Mr Delvescovo lui succéda. Il forma un orchestre de filles en plus de celui de garçons,, mais hélas, quelques mois après cette création, il périt dans un accident de moto.
Au sein de la Fanfare Municipale, on retrouvait notamment :
- André Annouiller à la clarinette
- Jean Espuche au clairon
- Nino ..., Antoine Espuche, Riri Mestre, les Salesses, père et fils, à la trompette
- Lucien Guettier au saxo
- Le fils Benamara au trombone à coulisse
- Mr Canizares à la grosse caisse
- Denis Papin et Daniel Dahan à ...?... Et j’en oublie !!!!

Dans l'orchestre de filles, on retrouvait notamment Line Guyon au piano et Rolande Ayache à la clarinette. C'était une partie de rire aux larmes quand elle essayait d’imiter Sydney Bechet. Quelle drôlerie ! Egalement à la clarinette, Laïla (la fille du Caïd) et Marie-Thérèse Cachalou.

Mr Delvescovo a tenu une place à part : il avait fait participer des jeunes de 12 ans au festival international de musique de Perregaux, dont faisaient partie Jean-Claude Karsenty (saxo alto) du haut de ses 11 ans, avec d’autres jeunes comme Jojo Perez, le fils du garde champêtre et Francis Quessada. Mr Delvescovo est enterré au cimetière d’Aïn Kial. Son fils a fait une belle carrière de concertiste (cor) dans l’orchestre du Capitole de Toulouse sous la direction de Michel Plasson.

Parmi les chefs de musique, il y a eu Mr Crespel, et le dernier, Mr Stéphane Slonsky qui était un musicien extraordinaire (saxophoniste et surtout remarquable violoniste)

Le marché couvert
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Le Grand Marché Couvert servait aussi de salle des fêtes pour le bal des vendanges et les manifestations multiples, mais les bals se faisaient aussi et surtout sur la place publique, notamment pour le 14 juillet.

L'agriculture

Chaque fermier ou colon cultivait son jardin potager. Plusieurs petits propriétaires terriens indigènes cultivaient des champs de tomates, melons, poivrons, pastèques et épices et vendaient leur production sur le marché. Ce dernier était magique et folklorique. On se délectait de lait de brebis et de petit-lait.

Les colons, vignerons, éleveurs, fermiers ou métayers (familles)

- Mme Adam (chevaux)
- Les frères Etienne, Alfred et Edouard Alberge
- Alcaraz
- Bardoux,
- Tahar Berrabah, et son frère
- Bonnafous père et fils
- Charbonnier père et deux fils
- Enjalbert, Célestin et René
- Camille Chabaud père (ancien. ferme de Léopold Orsero), vigne mitoyenne avec Enjalbert et Fages + une extension à Tiloua (céréales)
- Fages Louis et Pierre,
- Gonsalvès (ferme à Sidi Amar)
- Lucien Guettier
- Hernandez, métayer pour Joucla
- Ferme Delbos à Sidi Amar
- Joubert
- Joucla




- Biau
- Boussie
- Chanu
- Julian
- Loubet
- Si Kouider, le Caïd
- Mr Derbal (oncle de Mohamed Derbal)
- Kouider Tahar Berrabah
- Liverrato père et fils
- Etienne Mestre, BaptisteMestre
- Navarro, métayer pour Ribeton
- Plaza
- Puech Louis et Puech Monet,
- Ribeton,
- les deux frères Robba
- Rocher, fermier pour Vidal
- Rubio
- Roumégous,
- Santénéro père et fils,
- Une vingtaine d’agriculteurs indigènes dont le nom m’échappe.

Les cultures :

Il y avait énormément de vignes qui produisaient des vins à teneur élevée en alcool, mais aussi des champs de blé parsemés de coquelicots et de boutons d’or (pour le plaisir des yeux), et d’artichauts sauvages (pour le régal des gourmands).
Anecdote : Les enfants - surtout les fillettes - adoraient cueillir les coquelicots qui poussaient au milieu des blés, avec lesquels ils confectionnaient des poupées marionnettes.
Outre les jardins potagers, les champs étaient aussi plantés de pomme de terre et de fèves.
Un ennemi redoutable des cultures : les sauterelles !
Des orangers, des oliviers, des arachidiers, des caroubiers, des figuiers, des palmiers dattiers et des amandiers arboraient les champs en prodiguant leurs fructueux bienfaits… Quand tout était en fleur, les papillons, les oiseaux et les coccinelles faisaient la fête ; les enfants étaient ravis d’une telle beauté.



La carte
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Les élevages : Chevaux , brebis, chèvres , vaches, énormément de moutons.

Panorama :

Petit village "à la croisée des chemins", Aïn Kial est entouré de collines très vertes (anciens volcans endormis) et de jeunes montagnes (en allant vers Guiard). Généreusement arboré d’Eucalyptus, de palmiers-dattiers et d'amandiers, il se trouve à quelques kilomètres de la magnifique plage de Béni-Saf avec son sable blond et ses pêcheurs de sardines.
En partant de la mairie vers l'Ouest, sur la route passant devant la ferme Charbonnier, se trouvait notre château d’eau, des vignes et des orangers à perte de vue. 60 km plus loin, on arrivait à Sidi Bel Abbès, ville de garnison de la Légion Etrangère.


La route du Sud conduisait à Pont de l’Isser à 15 Km et Tlemcen, à une cinquantaine de km.
La route menant vers le bas du village (vers les fermes Lopez et Joucla) remontait vers le Nord, Aïn Témouchent, sous préfecture, et Oran Préfecture.
Un peu plus haut, la route du Nord-Ouest, conduisait à Guiard et Béni Saf.

Anecdotes :
Si Benahmed Kouider, Caïd de 1930 à 1962, propriétaire terrien et gros éleveur, fut promu chevalier de la Légion d’honneur. Il obtint la médaille des anciens combattants et d’autres citations pour avoir affronté l’ennemi pendant la deuxième guerre mondiale. 2ième décoré de la Légion d’honneur, Mr Baruk Dahan qui avait perdu un bras à la guerre.

Enfants, nous fabriquions des "carricos" (des planches avec des roulements à bille et une planche transversale pour tourner et freiner, parfaitement décrites par Mr Caussignac sur le site de Mr Bartolini (2). Nous nous lancions du haut du village dit "nègre", et nous passions à toute allure devant la maison-ferme d’hiver de Benamhed Kouider, qui était aussi le garde champêtre de cette partie du village.



Le Monument aux Morts
et la Place de la Liberté

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Les sensations étaient assurées et malgré les "savons" magistraux que nous passait Si Kouider, nous ne pouvions nous empêcher de recommencer à dévaler les rues du village.
La route de Guiard, en allant vers le cimetière, était la piste préférée de certains enfants du village et certains se souviendront d’une célèbre descente vers le Marabout qui s’est mal terminée. Ce jour là, les enfants avaient attelé une grosse brouette basculante à ordures au « carrico », ils étaient une quinzaine dans cet attelage, qui lancé à toute vitesse, a fini par se renverser en faisant pas mal de blessés. Outre le souvenir d’une fessée mémorable, Jean-Claude Karsenty en garde une belle cicatrice.

Un nomade à la peau sombre - vraisemblablement natif du Sahara, passait de village en village en compagnie d'un bœuf paré de rubans et d’étoffes bariolées, avec des pompons de toutes les couleurs et des clochettes en cuivre. Il le promenait ainsi dans tout le village en faisant de la musique et en chantant sa litanie, "traba bono, traba bono". Ainsi il venait pour faire tomber la pluie sur les récoltes, pour que l’eau soi-disant tombe plus fort, et par la même occasion ramasser des pièces de monnaie.
Ce folklore nous rendait joyeux, et nous donnait l’occasion de faire des farces aux autres gosses en racontant une fausse légende, à savoir que "Traba Bono" le boeuf, était un être humain qui mangeait les enfants la nuit, et redevenait un animal le jour.

Merci à ceux qui ont offert leurs souvenirs et à ceux qui voudront encore enrichir cette page, en nous faisant parvenir des infos complémentaires, des photos, des cartes postales de Aïn Kial etc.

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(1)  Extrait de "Géographie de l'Algérie" d'Adolphe Joanne, 1895, la liste de communes des départements d'Alger, d'Oran et de Constantine avec pour chaque commune ses habitants au recensement de 1891, son statut et pour les nouvelles communes, la date de création.

(2) Claude CAUSSIGNAC : LES CARRICOS 11 février 1998. (Revue Ensemble N° 215 Pages 52-53 Décembre 1998), Jean-Paul Gonzalves : LES CARRICOS

Rédaction
Line Guyon

Créaiton graphique et mise en page :
Catherine Lange

 

 

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